Bartolhomew : « L’inspiration me vient du corps humain »

Le crayon à la main, la feuille Canson posée sur la pochette à dessin cartonnée, un fond sonore omniprésent pour la concentration, Bartolhomew se lance dans la réalisation de son œuvre. Ordonné, soigné et professionnel, ce jeune artiste de 26 ans a déjà tout d’un grand dessinateur. Il est issu d’un Bac L avec option arts plastiques. Il vit actuellement à Ascain (Pays-Basque). Bartolhomew nous fait découvrir son monde artistique haut en couleur et très personnel.

 

Ameline Carnevale :  Qu’est-ce qui vous plait dans le dessin ?

Bartolhomew :  Le dessin est un exutoire, un moyen de se vider la tête tout en créant une oeuvre. C’était pour moi, à la base, une simple passion. A mes heures perdues, je dessinais mes chanteurs, ou acteurs préférés. Après le Bac, je ne savais pas trop quoi faire. J’ai essayé le droit, mais sans succès. Je me suis mis à dessiner plus régulièrement. J’ai varié les techniques. Voilà où j’en suis aujourd’hui.

A.C :  Est-ce vital pour vous, de dessiner et devenir artiste ?

B :  Oui. La vie, boulot-métro-dodo, ce n’est pas pour moi. Je trouve cela déprimant. Il fallait que je fasse quelque chose d’artistique dans ma vie. Ce ne fut pas une décision facile à prendre, mais je suis content de l’avoir prise. On rentre dans une sorte de processus ou on essaie de couper un peu les ponts avec le passé, pour ne pas revenir en arrière.

A.C :  Selon vous, que signifie « devenir artiste »?

B :  Je pense que l’on devient artiste à partir du moment où, ce que l’on crée, commence à toucher les personnes qui viennent voir votre oeuvre. Un artiste, par définition, est une personne qui pratique un art, qui créer des oeuvres, et qui provoque des sentiments, de la réflexion ou des émotions. Je pense que lorsque l’on arrive à ce résultat, on a réussi ce pour quoi on travaille. Personnellement, j’essaie de provoquer des émotions et de la réflexion. Parfois même, je cherche juste à provoquer. Ce qui choque, fait souvent parler, et c’est toujours bon quand on commence à parler de vous. L’un des plus beaux compliments que l’on a pu me faire, c’est de me dire, qu’à travers mes dessins, même si l’on ne connait pas la personne, on peut apprendre à la connaitre à travers l’oeuvre. Ce n’est pas forcément ce que je recherche, mais ça reste une source de motivation indéniable.

A.C :  Comme de nombreux artistes, vous utilisez un pseudonyme : « Bartolhomew ». Que signifie t-il ?

B :  Ce pseudonyme signifie beaucoup de choses pour moi. Il est avant tout un petit clin d’oeil à mon grand père qui m’a beaucoup appris, et de qui, j’ai sans doute hérité, de sa patience et de sa minutie. Quand j’étais petit, il m’a fait aimer la mer, les navires et tout ce qui constitue ce monde. Je suis devenu un grand fan de l’âge d’or de la piraterie, des combats navals, et de cette liberté qu’avait les pirates à l’époque. Par conséquent, mon nom d’artiste vient de là. Il y avait un pirate du nom de Bartholomew Roberts. Aujourd’hui encore, il demeure le meilleur pirate qui ait existé. De nombreuses personnes connaissent « Barbe noire », « Jack Rackham » ou encore « Anne Bonnie ». Je ne me voyais donc pas reprendre un de ces noms. Bartolhomew est moins connu malgré son glorieux palmarès, et c’est un nom assez original.

A.C :  Dans quel mouvement, catégorie artistique vous situez-vous ?

B :  Dans le réalisme, du moins j’essaie du mieux que je peux. Je rajoute souvent de la couleur en fond, des couleurs vives, comme pour le pop art.

A.C :  Où puisez-vous votre inspiration pour vos dessins et à partir de quoi les dessinez-vous ?

B :  Mon inspiration vient tout droit du corps humain. Une multitude de choses me fascine : les courbes, les ombres, les jeux de lumières que l’on peu mettre en place, révélant telle ou telle partie du corps. Mon travail étant basé sur la photographie, il est facile de jouer avec ces éléments. Le tatouage est une autre passion qui a vu le jour il y a 2 ans environ, du coup j’aime beaucoup dessiner des personnes tatouées.

A.C :  Quels matériels utilisez-vous ?

B :  Pour mon dessin principal, j’utilise le plus souvent des crayons de papier, des posca et des stylos unis à encre noire. Lorsque je suis inspiré pour un fond en couleur, j’utilise de la bombe, de l’aérographe et mes posca. Je varie les techniques selon ce que j’ai à faire.

A.C :  Actuellement, arrivez-vous à vivre de votre passion ?

B :  Pas totalement non. Il est difficile de se faire un nom et de pouvoir en vivre. Il ne faut cependant rien lâcher. L’année dernière, je suis retourné dans mon ancien lycée, et mon ancienne professeure d’arts-plastiques a demandé à une élève ce qu’elle comptait faire après le bac. Elle lui a répondu :  » sûrement du droit, pour l’art c’est trop compliqué car on ne peut pas en vivre « . Cela m’a fait de la peine d’entendre ça, de voir des personnes passionnées mais qui n’osent pas par peur de ne pas s’en sortir. D’un coté, on ne peut pas leur en vouloir, mais je pense qu’il faut tenter sa chance, se donner les moyens de réussir. Nous n’avons qu’une vie. Il ne faut pas vivre en ayant des regrets, même si on se prend un mur, ça reste une formidable expérience.

A.C :  Pour terminer, quels sont vos futurs projets, vos ambitions ?

B:  Dans un premier temps, je vais continuer à créer et exposer. Je débute également le tatouage. Je ne sais pas trop encore ce que cela va donner. C’est assez compliqué, mais je m’accroche. Pour le reste, il faut se faire un nom, afin de vendre et vivre. Devenir célèbre, n’est pas ma principale ambition. Si je le deviens, cela sera grâce à mon travail. Une notoriété s’acquière avec le temps.

Pour découvrir ses œuvres, cliquez ici.

 

Little Madi

Fernando Alonso

Levy Tran

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *